La pandémie appauvrit tout le monde

L’épidémie de coronavirus est également arrivée au Burkina, quelques semaines plus tard que nous, mais avec des conséquences tout aussi graves. Nous avons posé quelques questions à Mariam Maiga, présidente de Zoodo.

Quelle est la situation ?
Nous vivons avec le coronavirus depuis début mars. Le 13 avril 2020, nous avions 528 personnes infectées, 30 morts et 177 guéries.

Comment l’Etat gère-t-il la situation ?
L’Etat a mis en place une cellule de crise. Elle a choisi des centres de santé pour prendre en charge ces patients. Deux sites ont été mis en place pour tester le coronavirus : à Bobo Dioulasso et à Ouagadougou. L’État sensibilise la population aux mesures d’hygiène : se laver les mains à l’eau et au savon, respecter une distance d’un mètre entre deux personnes, porter des masques de protection, etc. par le biais des médias dans toutes les langues parlées. L’État a décrété la fermeture des écoles, des mosquées et des églises pour éviter le rassemblement de plus de 50 personnes. Les villes touchées telles que Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Kongoussi, Manga, Sindou, Dedougou, Hounde, Boromo, Dano, etc. sont en quarantaine. Devant plusieurs lieux fréquentés (marchés publics, banques, restaurants, etc.), un dispositif de lavage des mains ou un gel hydroalcoolique est placé pour désinfecter les mains.

Le système de santé est-il prêt ?
Le système de santé n’est pas prêt. Même avant la pandémie, il n’était pas en mesure d’accueillir tous les malades. Cependant, les patients présentant des signes de la maladie sont confinés chez eux jusqu’à ce que leur positivité soit confirmée. Un numéro vert (3535) est disponible pour alerter en cas de cas suspect.

Quelle est la situation au niveau de la population ?
Plus de 80% de la population travaille dans le secteur informel et vit au jour le jour. La fermeture des marchés et autres lieux publics rend le secteur informel encore plus pauvre. La fermeture des écoles affecte le niveau des élèves et encourage la délinquance juvénile. Les notes et les examens sont suspendus sans que l’on sache quand les cours reprendront.

Il y a une différence entre les villes et les villages ?
Oui, il y a une différence entre les villes et les villages. Jusqu’à présent, la maladie est très limitée aux villes. Les villages ne sont pas encore touchés. Les informations sur la maladie sont mieux connues dans les villes.

Comment Zoodo a-t-il réagi ?
Cette pandémie provoque la peur et ralentit les activités de Zoodo, en bloquant tout. Elle nous oblige à suspendre certaines de nos activités, comme la garderie, le soutien scolaire et la bibliothèque, conformément aux mesures prises par le gouvernement. Le projet d’infirmière itinérante se poursuit cependant dans 4 des 6 villages (dans deux villages, Wabigré et Tanvoussé, le danger du terrorisme l’empêche). Néanmoins, nous organisons des réunions ad hoc pour discuter de certains points tels que la poursuite de nos activités dans le contexte de la pandémie du VIDOC-19, la gestion des employés, l’emploi d’animateurs dans la bibliothèque pour l’enregistrement des livres, la plastification des livres, etc. Nous avons décidé de fabriquer des masques, avec une contribution de 2000 FCFA pour chaque employé, pour les femmes avec lesquelles nous travaillons dans les villages et pour les personnes âgées. Nous disposons d’un dispositif de lavage des mains à l’eau et au savon sur les différents lieux de travail.

Les employés de Zoodo continueront-ils à percevoir un salaire complet ou partiel ?
En ce qui concerne la maladie, une réduction de 1 à 50% sera appliquée sur le salaire et selon la catégorie jusqu’à toute reprise d’activité.

Les employés de Zoodo continueront-ils à percevoir un salaire complet ou partiel ?
En ce qui concerne la maladie, une réduction de 1 à 50% sera appliquée sur le salaire et selon la catégorie jusqu’à toute reprise d’activité.

Comment voyez-vous l’évolution dans les prochains mois, êtes-vous optimiste ou craignez-vous le pire ?
Dans les prochains mois, nous espérons une régression de la maladie car la population a compris l’importance de porter des masques de protection, de se laver les mains régulièrement, de respecter la distance entre deux personnes, de ne plus se saluer, etc. L’État poursuit également ses efforts pour contenir la propagation de la maladie.

avril 2020