Un nouveau puits doit être foré

Aujourd’hui, avec le technicien de l’entreprise qui a construit les puits profonds pour l’eau potable, nous devions visiter les villages de Rassandogo, Kebakoro et Kelguerima, où Beogo a financé les trois puits (forages) au cours des deux ou trois dernières années. Deux de ces puits posent problème : Rassandogo (débit insuffisant, voire absence d’eau lorsque la nappe phréatique baisse en février), Kebakoro (eau qui ne coule pas du tout) et Kelguerima (eau qui ne coule pas du tout). Kebakoro (eau contenant, selon les villageois, de la boue). Hier soir, le technicien a téléphoné pour reporter le rendez-vous. Mariam, avec le soutien de moi-même qui lui parlait à l’oreille, lui a dit de prendre le premier bus à 6 heures du matin de Ouagadougou à Ouahigouya. Juste à ce moment-là, la communication s’est interrompue en raison du manque d’unité à Natel. Mariam a commencé à s’en prendre au technicien, à devenir folle de rage… J’avais du mal à contenir ma colère. Mariam a crié pour Ramatou. Ordre : « vas acheter tout de suite des unités ! ». J’ai rechargé mon téléphone portable et j’ai rappelé le technicien, qui n’a pas répondu. Encore des jurons à deux voix ! La tirade de Mariam sur le manque de sérieux et de responsabilité du Burkinabé, le découragement mutuel et l’égarement… Je dis à Mariam :  » essayez d’envoyer au technicien un SMS lui disant de prendre le bus de 6 heures demain matin… et que le discours est le discours ! « . Nous sommes sur le point de partir pour les bureaux de Zoodo et nous recevons un appel du technicien disant qu’il a quitté Ouaga à 8h00. Il arrivera à Ouahigouya vers 10h30-11h00. Nous sommes partis vers 11h30 pour les villages des trois puits. Je résume les observations et explications du technicien M. Taho suite aux visites des trois « fourrages » : Kebakoro : bon débit. L’eau ne contient pas de boue, comme le supposait la population, mais du fer, de la rouille pour être plus précis. C’est pourquoi il laisse un dépôt de couleur rouille. Cela est dû à la présence de fer dans la roche, qui réagit avec le fer des tuyaux de la pompe pour former de la rouille. Le problème peut être résolu en changeant la pompe (en en mettant une avec les pièces qui risquent de rouiller en plastique) – Coût, devis général, oral, établi à l’issue de la rencontre avec le technicien (qui est aussi géologue et semble compétent), 1’777’000 FCFA environ. Les travaux à réaliser sont les suivants : 1. démonter la pompe pour contrôler l’état des tuyaux et des « tiges qui vont au fond » et nettoyer le forage = 350’000 FCA ; 2. changer le type de pompe, en mettre une d’origine italienne appelée « VOLANTA »). En laissant la pompe actuelle, le risque est que le problème de rouille se reproduise dans un ou deux ans. Coût : 1’200’000 FCFA ; 3. travaux d’installation, déplacement, support en béton pour la pompe, ciment, main d’œuvre, etc… Coût 127’000 FCFA + déplacement estimé 100’000 FCFA. Rassandogo : La pompe ne fonctionne pas, pompe « vide ». Les habitants disent que, lorsqu’ils pompent, l’eau est d’abord de couleur laiteuse, couleur terre, puis, au bout d’un moment, elle a un débit très faible, insuffisant. Le technicien dit qu’il faut forer un nouveau puits dans la strate parallèle (il me montre « la borne », le panneau qui existe déjà sur le sol à quelques mètres du puits actuel) et aller plus profond (60 mètres). À ce stade, une analyse de la qualité de l’eau doit être effectuée. Il nous avait déjà donné un devis pour cette opération de « reprise » (que je joins, coût 2.925.000 FCFA). Il insiste pour souligner que, pour lui, une telle opération est géologique et non commerciale, puisqu’il ne gagne pas d’argent en faisant un tel nouveau puits profond. Kelguerima : Le puits fonctionne très bien, il a un bon débit, les habitants nous ont exprimé leur satisfaction et leur gratitude. TOTAL, si nous voulons remédier aux deux situations et faire en sorte que la population des deux villages (j’estime à un millier de personnes) ait de l’eau potable : 1.777.000 + 2.925.000 = 4.772.000 FCFA Vous devez me dire, si possible d’ici demain soir, si vous êtes d’accord ou non avec ces remèdes. Si nous sommes d’accord, les travaux commenceront la semaine prochaine (mardi). Mon avis est que si nous voulons permettre à la population d’avoir de l’eau potable et ne pas repousser le problème jusqu’à la fin des temps, nous n’avons pas de grande alternative. L’alternative est, à ce stade, de « ne rien faire » (ou de ne réparer qu’un seul des deux puits).

Ouahigouya 17 janvier 2015, Franco